Le projet pilote de rémunération des proches aidants va être étendu
Depuis près d’un an, Caritas Suisse engage et rémunère les proches qui soignent des membres de leur famille. Les autorités, les caisses d’assurance maladie et les soignantes et soignants donnent tous un feed-back positif. L’offre va donc s’étendre à d’autres cantons.
Les personnes qui s’occupent de leur grand-mère, de leur beau-père ou de leur enfant à la maison ne sont pas salariées pour ce faire. De plus, de nombreux proches aidants n’ont pas — ou pas assez — de connaissances en matière de soins. Caritas Suisse souhaite changer cela. Depuis près d’un an, l’œuvre d’entraide propose aux proches s’occupant de membres de leur famille un engagement salarié et accompagné de manière professionnelle.
Caritas tire un bilan intermédiaire positif du projet pilote qui a démarré dans les cantons de Lucerne et de Zoug. Jusqu’à présent, 20 proches aidants ont bénéficié d’un engagement. Les trois quarts d’entre eux soutiennent de membres de leur famille âgés de moins de 65 ans et, dans certains cas, d’enfants handicapés.
Un complément important dans le système de santé
Tobias Holzgang, responsable du projet, parle d’une situation gagnant-gagnant : «Notre offre nous permet de compléter celle des organisations du secteur de la santé et de rémunérer équitablement les proches aidants pour leur travail». Caritas travaille en étroite collaboration avec les services d’aide et de soins à domicile. Le projet rencontre également un écho positif auprès des cantons, des communes, des caisses maladie, des proches et des personnes soignées.
C’est pourquoi Caritas va élargir l’offre. Les cantons de Schwyz, Nidwald et Uri ont déposé une demande d’autorisation, Obwald se l’est déjà vu accorder. D’autres cantons sont en cours d’évaluation. La demande est forte : Caritas a reçu jusqu’à présent plus de 150 demandes de la part de proches aidants ou d’autres organisations.
Accompagnement étroit par des spécialistes
La condition préalable à l’engagement et à l’indemnisation des proches aidants est qu’ils effectuent des activités de soins de base. Il s’agit par exemple de l’aide à la douche, à l’habillage et au déshabillage ou de l’assistance au repas ou à la toilette. Le besoin doit être prescrit par un médecin, le décompte est effectué par la caisse-maladie.
Afin de pouvoir garantir la qualité, les proches aidants sont étroitement accompagnés par du personnel infirmier diplômé de Caritas. Un plan de soins individuel est établi en commun et les soignants doivent documenter leur travail quotidiennement. En outre, le personnel infirmier effectue des visites régulières et donne des conseils professionnels, y compris par téléphone. De plus, Caritas soutient les soignantes et soignants par des formations continues.
Caritas emploie les proches aidants pour un salaire horaire de 35 francs et cotise aux assurances sociales. Dans la mesure où un revenu annuel dʼau moins 21ʼ510 francs est atteint - ce qui correspond à environ 51 heures par mois - on cotise également à la caisse de pension (2e pilier).
C’est important, car le travail de soins non rémunéré s’accompagne souvent d’une perte de revenu et d’un manque de protection sociale. Ce qui pénalise surtout des femmes. Tobias Holzgang l’affirme : «Avec ce projet, nous contribuons à atténuer le risque de pauvreté des proches aidants.»
Écrit par Niels Jost
Photo de couverture: Une femme s'occupe de sa mère à la maison et reçoit un salaire de Caritas. © Sarah Halblützel Caritas Suisse